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« 9oum ebni » : le projet-concours qui veut donner une nouvelle peau au pays

Et si l’on rêvait une Tunisie meilleure ? Ce serait un pays sans ordures, un pays propre, gai et jovial. Ce serait un pays avec davantage de justice. Un pays où personne dans la rue n’est livré à son propre sort. Un pays où chacun aura droit au gîte et au couvert. Un pays où l’on s’aime et où l’on s’entraide. Un pays où les artistes en herbe seront pris par la main. Où tous les talents naissant peuvent exploser. Ce serait aussi une Tunisie avec des murs et murailles ravitaillés de peinture, de dessins et de graffitis. Un pays où mille et une couleurs chasseront l’obscurantisme loin de toutes nos racines et loin de nos horizons. Ce serait un pays verdoyant, beau et parfumé. Un pays où il y aurait, partout, de la musique, des chants, des chorégraphies et de l’art. Ce serait quasi paradisiaque… Ce rêve là, ne semble toutefois pas aussi chimérique qu’il en a l’air. Il a vraisemblablement inspiré les « metteurs en scène » Du projet « 9oum ebni ». Il ne s’agit pas seulement d’un rêve, mais d’un projet dont les premières semences ont été déjà semées. Et ses premières lueurs se mettent à jaillir… Initié par Mohamed Ali Ben Jemâa, artiste et directeur de l’association « El Makhzen culturel », et avec le soutien du centre culturel américain et le ministère de la culture, ce rêve se concrétise désormais.  Il s’agit d’une première en Tunisie : Le premier festival de Street-art et de graffiti qui verse dans le socioculturel. Artistes, professionnels et amateurs venant des quatre coins de la Tunisie ont rassemblé art et culture pour bâtir ou rebâtir des lieux.
Le concept de « 9oum ebni » a certes déjà été adopté dans d’autres pays. Mais ce sont ses retombées positives avérées sous d’autres cieux qui auraient donné du punch chez les nôtres.

9oum ebni : le projet-concours

« Heroes Build, 9oum Ebni », est donc un projet sous forme de concours qui a pour but d’encourager les individus, les groupes ou les associations à contribuer à améliorer le pays par des actes de volontariats, de bénévolats et via des projets concrets durables dans le temps. Ce concours est ouvert à tous les Tunisiens,  que ce soit à titre individuel ou associatif.

Ces projets-concours peuvent être sous forme de simples actions de nettoyage, d’aide aux personnes dans le besoin, de mise en place de cours de langues, de champs, de musique, de théâtre ou toute autre activité culturelle, sociales, éducatives, sportifs… Et ce, à travers le partage, la réparation ou l’entretient de lieux publics ou privés, à travers la création ou la construction de lieux ou de structures dédiés aux jeunes, (scènes, espace de jeux et d’échange...), l’organisation de rassemblement pour offrir à manger et à boire pour les personnes dans la rue, ou toute autre action ou mouvement de solidarité…..
 
Visant à régénérer le tissu social, ce projet-concours veut contribuer à améliorer le pays dans son aspect esthétique et social. Il est question de faire des fresques murales, qu’on peint dans les quartiers des villes.  Les habitants seraient donc invités à prendre part à cette action. Et celle-ci enchainera d’autres. « On fait parler les murs en leur faisant porter un message. Cet art s’est démocratisé auprès du grand public. On veut continuer dans cette lancée en proposant un art actuel et en faisant le point de départ pour d’autres initiatives et d’autres projets utiles pour le pays et pour la société. C’est un moyen d’attirer l’attention d’un plus grand nombre de gens dans les 24 gouvernorats pour prendre part à des actions citoyennes, à l’instar du professeur qui a construit un mini théâtre dans son école à Boussalem», explique Ben Jemâa.

Et d’ajouter « On veut toucher le plus de public possible. On veut que ce projet ait un aspect plus familial. Ce qui est impressionnant, explique-t-il, c’est la réaction des gens qui ont exprimé leur grand désir à participer à ce projet ».
Le marathon est d’ores et déjà lancé sur la page Facebook du projet. Le programme de la manifestation inclut rencontres, ateliers et concerts pour s’achever en un méga concert dans la capitale. Ce méga concert sera sous la direction de Mohamed Ali Ben Jemaa.

9oum Ebni commence donc par un concert. Une phase de mobilisation sera lancée à travers le graffiti. Et ce, dans différentes régions de la Tunisie. Le thème est « Heroes Build ». Il s’agit de mettre l’idée du Héros, de celui qui représente le modèle à suivre dans des fresques, pour améliorer le pays. Ceci donnera aussi une image positive des artistes de rue. Ces derniers, considérés à tort, comme des délinquants, vont pouvoir s’exprimer à travers leurs arts. Ils seront visibles. Ils mettront en couleurs leur vision de leurs héros et les modèles tunisiens desquels ils s’inspirent. La réalisation et la publication des projets sera faite à travers des vidéos. Ces derniers seront publiés sur le site web et sur les réseaux sociaux (facebook twitter, youtube).

Le concours, et après ?

Après la clôture des votes, le projet gagnant recevra une récompense. Celle-ci vise à encourager son initiateur et à l’aider dans la réalisation. Le public votera pour le meilleur projet, celui qu’il jugera le plus bénéfique. « 9oum ebni » est donc un appel à l’action ! Il se veut comme un gage de solidarité pour que la Tunisie s’embellisse. Il s’agit d’un appel pour ressentir les doléances d’autrui, pour se serrer les coudes, pour bâtir une vie, une vraie. Il s’agit aussi d’un appel pour contribuer à bâtir un avenir meilleur pour les générations à venir.
Tahar Ktata, chorégraphe, assistant et directeur adjoint du projet a déclaré à ce propos que l’équipe a fait le tour des 24 gouvernorats afin de choisir les participants les plus motivés. « Nous avons tagué deux villes : la Marsa et Bizerte, en attendant le reste », dit-il.
Le graffiti représentera donc l’épine dorsale de ce projet. Un projet qui se veut tel un bouclier contre les multiples formes d’obscurantisme, d’égocentrisme. L’espace d’un « projet », les Tunisiens indépendamment de leurs couleurs, de leurs croyances, ou de leurs régions, auront l’occasion de communiquer entre eux et de s’entraider. Et qui sait ! Peut-être que c’est l’art qui saura resserrer les rangs des Tunisiens pour qu’ils évoluent, et tous ensemble.

Pour plus d’informations, rendez-vous au site : www.9oumebni.com
 

إنت زادة بطل... قوم إبني تونس  !!